jeudi 4 février 2010

L'éveil du cerveau

Me revoilà !
Mon cerveau s'est remis en marche alors j'en profite pour reprendre mon clavier en espérant que ce sera pour de bon !

Je me suis dit qu'un petit billet de début de saison ne serait pas de trop vu le petit "creux" qu'on traverse chaque année entre le tonitruant Open d'Australie et la tournée américaine. Donc, en attendant les Masters 1000 d'Indian Wells et de Miami, petit tour d'horizon de la planète tennis après les quelques premiers éléments que Melbourne nous a fournis.

Roger Federer :
Comme je le disais la semaine dernière, 16 ! Il y a un an, on se demandait si le record de Sampras allait enfin tomber et les larmes du Suisse suite à sa défaite en Australie ne nous rendaient pas particulièrement optimistes. Depuis, les choses ont bien changé et le record a non seulement été égalé mais il est en voie d'atomisation.

Cependant, ne nous emballons pas comme certains qui lui prédisent déjà le Grand Chelem 2010 et un record amené à 25 à la fin de sa carrière. Certes, le fameux déclin se fait désirer, Federer semble libéré mentalement, toujours aussi amoureux de son sport et plutôt frais physiquement mais n'oublions pas ses poursuivants...

En ce qui concerne Rodgeur et lui seul, sa saison et d'ores et déjà réussie avec déjà un majeur dans sa besace. Le reste ne serait que bonus.

A échéance courte, je ne pense pas que remporter les Masters 1000 américains et les Masters 1000 sur terre battue lui apporteraient quoi que ce soit de plus, à part, bien sûr, une meilleure assise dans sa domination et un matelas de points plus important. A mon sens, il lui suffit de gérer cette période pré-Roland Garros sans fioriture : juste sauvegarder les quelques points glanés en 2009.

A échéance moyenne, l'important reste le record total de semaines passées à la place de n°1 (286 détenu par Pete Sampras, encore lui) que le Suisse pourrait égaler et dépasser dès le mois de juin.

Concernant les tournois du Grand Chelem, gagner de nouveau à Porte d'Auteuil renforcerait encore l'aura de Federer en clouant le bec des mauvaises langues qui ne voient en sa victoire de 2009 qu'un gros coup de bol (à discuter, certes...). Gagner à Wimbledon serait égaler le record que co-détiennent William Renshaw et Pete Sampras (encore lui !) : 7 victoires au All England Club. Gagner à l'US Open serait récupérer la couronne que, selon moi, il a eu la très mauvaise idée de laisser à Juan Martin Del Potro alors qu'il pouvait nettement la conserver, et ainsi se placer à une longueur du vieux record de Bill Tilden et ses 7 réalisations sur terre américaine.

En résumé, on est toujours en pleine folie des records et si tout se goupillait correctement pour le Suisse il égalerait aussi le record de Sampras (décidément...) de saisons terminées sur le trône : 6.

Personnellement, j'essaierai juste de savourer le jeu de mon Maître sans trop penser à tous ces chiffres...

Mon conseil : Arrêter de porter ses vêtements étranges à Wimbledon et mettre le feu à ses "sacs à mains".

Rafael Nadal :
Là, c'est tout le contraire. L'année dernière à cette même période, beaucoup le voyaient réalisant ce que son ennemi Suisse n'avait jamais fait : le Grand Chelem. Après une saison 2008 qui l'avait couronné, il décrochait le titre australien et roulait sur tous ses adversaires à coup de glissades sur l'ocre jusqu'à ce qu'un dimanche de mai, Federer le batte chez lui, à Madrid. La suite on la connait : un Soderling en fusion le sort du tournoi qui ne l'avait jamais vu perdre, Roland Garros. Blessure, forfait à Wimbledon, retour au Canada pas franchement tonitruant, tournée américaine plus qu'honorable mais franchement pas impressionnante, fin de saison limite boitillante. Si ce n'était cet autre couronnement avec les siens en Coupe Davis, Nadal aurait pu tirer la tronche au vu de sa deuxième partie de saison.

Nouvelle page, 2010 te voilà. Un Nadal retrouvé à Doha et vaincu par l'homme en forme, Davydenko. Un Nadal revigoré à Melbourne se défaisant de ses camarades comme au bon vieux temps et puis Andy Murray et son jeu (enfin !) offensif, un effort de trop et les genoux qui se rappellent à son bon souvenir.

L'Espagnol ne devrait pas tarder à revenir, sa blessure ne semblant pas grave. Juste une petite alerte. Mais, en attendant, il a vu Djokovic et Murray lui passer sous le nez au classement et les semaines qui arrivent seront des plus périlleuses pour l'ex numéro 1 mondial : des wagons de points à défendre, un titre à Indian Wells, un autre à Monte Carlo, un autre à Barcelone, puis encore un autre à Rome...Sans les genoux, la tâche se révèle difficile même pour le maître absolu de la terre battue et le moindre faux pas serait synonyme de glissement au classement pour finir par naviguer dans les eaux troubles du milieu du top 10. Mais si on connaît la bête, on se doute que rien ne se passera de cette manière. Cet homme est indestructible, je vous le dis !

Récupérer son titre à Roland Garros s'inscrirait dans la logique même si je pense que sa réputation sur ocre n'est plus à faire et qu'un titre en plus ou en moins à Paris ne changerait pas grand chose à l'affaire.

Il me semble que s'installer une nouvelle fois sur le trône des jardins londoniens marquerait plus les esprits. Mieux encore, profiter de sa pause forcée pour tenir plus longtemps en fin de saison et enfin faire plus que "bonne figure" à New York et soulever le seul trophée qui manque à son palmarès et ainsi rejoindre Andre Agassi et Roger Federer dans le cercle utlra fermé des joueurs ayant remporté tous les titres du Grand Chelem.

Mon conseil : Abandonner définitivement les shorts à carreaux. Cette réminiscence des années 90 me file le tournis à chaque fois.

Andy Murray :
Il avait livré une saison 2009 toute en contre et défense et s'était rendu compte que jouer à "pousse ba-balle" ne lui apporterait rien du tout. Sa rentrée 2010 avait été assez impressionnante de maîtrise et il se présentait en finale de l'Open d'Australie fort d'un "head to head" qui lui était favorable. En 2008, il avait déjà défié Federer à New York et sa défaite sèche avait été mise sur le compte de son inexpérience et du poids de l'évènement. Un an et demi plus tard, il a dû faire avec un nouvel élément qui, je pense, lui avait échappé : un Roger Federer en finale de Grand Chelem n'a rien à voir ou presque avec un Roger Federer de Masters 1000. Ses larmes lors de la cérémonie de remise des trophées traduisent probablement le constat suivant : il lui reste encore pas mal de marches à gravir avant de prétendre au statut de Federer et Nadal.

Mais c'est un joueur intelligent qui ajuste continuellement son jeu, sa tactique et ses objectifs. Nul doute qu'il remportera bientôt son premier titre majeur. Pas d'objectif précis pour le Britannique cette saison à part sans cesse progresser et se rapprocher le plus possible de ce qui se fait de mieux dans ce sport.

Mon conseil : Arrêter de trop ouvrir sa bouche en conférence de presse, cesser de s'exciter sur les fautes adverses en transformant le court en stade de foot et demander à son équipementier de lui fournir des fringues un peu plus présentables.

Novak Djokovic :
On attend toujours le jour où il prendra la place du roi...C'est méchant parce qu'au fond, le Serbe, je l'aime bien. Enfin, j'aime beaucoup sa technique et ses blagounettes. Ce que j'aime moins ce sont ses maladies dont, à force, on ne sait plus si c'est du lard ou du cochon. Novak, donc, depuis son titre en Australie, rame. De coups d'éclats (pas si éclatants que ça vu qu'il foire régulièrement en finale, prenant la route que Svetlana Kuznetsova a longtemps prise et devenant petit à petit le "runner-up attitré"avec 11 finales perdues dont 7 en grand rendez-vous) en période d'invisibilité, il a tout de même réussi à monter sur la 2ème place du podium après maintes tentatives infructueuses. Cette saison 2010 se présente donc encore comme un joli flou artistique, l'objectif étant de battre les meilleurs au bon moment (c'est-à-dire pas forcément à la Masters Cup des éclopés ou en période de préparation) et décrocher un deuxième majeur.

Mon conseil : Faire un check-up complet tous les deux mois pour éviter toute insolation, maux d'estomac, mal de tête, bourdonnement d'oreille, ongle cassé et autre cuir chevelu gras et retourner chez Adidas parce que Sergio Tacchini lui a collé un style asiatique plutôt raté.

Juan Martin Del Potro :
US Open toujours pas digéré. Ca commence à faire long...Certes, l'Argentin n'abandonne plus et on n'a plus peur qu'il fonde en larmes à chaque fin de set mais le physique est défaillant. Je pense que les prochaines semaines nous donneront plus d'éléments quant à ce qu'il sera capable de faire en 2010 parce que, là, tout de suite, je n'en ai aucune idée !

Mon conseil : Faire en sorte d'être un peu moins à fleur de peau parce que ses camarades ne vont pas attendre qu'il digère ses éventuels succès pour l'affronter.

Nikolay Davydenko :
Niko, Niko, Niko...On pensait que sa victoire à la Masters Cup de Londres lui donnerait définitivement des ailes. On pensait que son titre à Doha et surtout ses victoires sur Federer et Nadal étaient un signe avant coureur de la déferlante russe. Que nenni. En cinq sets, son mental craint encore. Malheureusement, j'ai peur qu'il n'y ait rien à faire à part garder la même forme, continuer d'agresser ses adversaires et tenter de réparer son mental déficient. Mais on y croit ! D'autant que s'il y en a un qui mérite de gagner un majeur depuis belle lurette, c'est bien lui.

Mon conseil : Laisser croire qu'il n'est qu'un croque-mort et ne plus essayer de faire des bisous à Jim Courier (ou qui que ce soit d'autre d'ailleurs) parce que le seul effet qui en découle c'est que ce n'est franchement pas naturel...

Andy Roddick :
Tout d'abord, félicitons-le une nouvelle fois pour le niveau qu'il a su maintenir tout au long de la décennie. A-Rod ne meurt jamais et sa dernière finale à Wimbledon en est la plus belle preuve. Cependant, depuis, plus rien ou si peu. Certes, il est toujours présent, toujours bien placé mais lorsqu'il s'agit de franchir l'ultime obstacle, il n'y arrive pas. Comme pour Davydenko, je doute qu'une marge de progression existe encore. Rester à l'affût, voilà son seul salut.

Mon conseil : Arrêter de chouiner dès que quelque chose le chiffonne lors d'un match et penser à devenir commentateur lorsqu'il prendra sa retraite parce que je sens qu'il nous offrirait de grands moments sans langue de bois !

Jo-Wilfried Tsonga :
Les fervents tricolores commencent probablement à s'impatienter et les plus mal intentionnés d'entre eux ont probablement en tête de se ficher gentiment de la tronche de notre Jo national parce qu'il tarde à réitérer ses exploits de l'Open d'Australie et de Bercy 2008. Quant à moi, j'estime qu'il lui faut du temps et que son parcours australien ne présente que des aspects positifs.

Tout d'abord, il a confirmé qu'il ne détient pas un mental en carton comme la plupart de ses compatriotes. Ensuite, son physique semble tenir de mieux en mieux. Enfin, il a l'air d'écouter un peu plus son coach et modifier ses choix tactiques, chose qu'il ne faisait pas du tout auparavant. Reste à coller ses adversaires au train dans l'espoir qu'une brêche s'ouvrira un jour mais n'étant pas plus talentueux que ceux qui le précèdent au classement, j'ai du mal à voir quand est-ce que cela se produira. Ceci dit, il a l'air bien implanté dans le top 10 et c'est tant mieux.

Mon conseil : Ne pas autant compter sur l'euphorie du public pour commencer à bien jouer parce que les tournois ne se jouent pas tous en Australie ou en France...

Les autres en très bref :

Valeurs montantes :
Marin Cilic perce enfin. Sa progression est régulière et il devrait bientôt être totalement dans la capacité de lutter contre les Murray, Djokovic et autres Del Potro.

Valeurs stagnantes :
Robin Soderling, encore dans le top 10 grâce à son improbable finale à Roland Garros, éliminé très tôt à Melbourne. En bref, toujours aussi inconstant visiblement.

Fernando Gonzalez tape, tape, tape et tape. C'est tout ce qu'il sait faire et c'est lui-même qui le dit (même si on sait très bien qu'il sait faire autre chose...). Il est toujours là, c'est bien, mais on ne le voit pas aller plus haut.

Gaël Monfils, il fait le show, il glisse, il balance des pains et il gagne toujours pas. Pire, il agace de plus en plus de monde. Circulez, y a rien à voir.

Et je vous épargne les Stepanek, Ferrer, Wawrinka,...

Valeurs chutantes :
Fernando Verdasco a l'aura qui ternit. Cette aura, il l'avais acquise grâce à la victoire qu'il avait apportée à l'Espagne lors de la finale de la Coupe Davis 2008 et surtout grâce à sa demi-finale homérique qu'il avait partagée avec Nadal à Melbourne en 2009. La façon dont il avait perdu cette demi-finale aurait dû mettre la puce à l'oreille de ceux qui en faisaient déjà un immense joueur. Je n'y ai jamais cru et il m'a quand même un peu donné raison. Fernando ne fait plus rien ou presque. Ah, si ! Il fait des double-fautes et des fautes directes à la pelle...

Gilles Simon. Je ne pouvais décemment pas reprendre mon clavier sans taper un petit peu sur mon souffre-douleur favori (désolée, Titemary ;)). Bon, il est blessé, il a des circonstances atténuantes. Ceci dit, il serait en pleine forme qu'il ne se passerait rien de fantastique...

Petite pensée pour Tommy Robredo qui a manqué à son devoir d'atteindre les huitième de finale...

Ce tour d'horizon des principaux acteurs de l'ATP maintenant terminé, à vous de nous faire partager vos impressions après la première levée du Grand Chelem, vos espoirs, vos attentes, vos craintes, vos conseils...

lundi 1 février 2010

16 !

Un petit mot en passant : hey, les amis, ça fait 16 !
Vive Rodgeur ! Vive l'australian open !

Et à très vite, j'espère !..