
Robin Soderling s'est imposé chez lui à Bastad face à Juan Monaco tandis que Jérémy Chardy a décroché son premier titre à Stuttgart aux dépens de Victor Hanescu et moi, je me suis enfin décidée à vous faire le résumé de la finale de Roland Garros !
Mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas ?
J'aurais voulu vous résumer les matches du premier tour mais à part vous dire qu'il faisait une chaleur asphyxiante et que lors du match de Gilles Simon contre Wayne Odesnik j'ai eu envie de claquer tous les spectateurs qui hurlaient comme des babouins sur chaque faute de l'Américain je n'ai pas grand chose à vous dire. En gros, être assise sur le court Philippe Chatrier, c'est génial ! Même tout en haut, on voit très bien les joueurs et leurs coups, l'ambiance est sympathique, le temps passe très vite même si la balle semble aller moins vite qu'à la télévision. Donc, allez-y !!
J'ai aussi vu les premiers matches de Roger Federer et Rafael Nadal. Ambiance de folie pour les deux chouchous : des drapeaux suisses à gogo et des adolescentes maquillées et habillées de rouge et de jaune, les plus bruyantes à coup sûr !
Mais ce qui nous intéresse, c'est ce fameux dimanche 7 juin 2009 qui a fait de Roger Federer l'égal de Pete Sampras en terme de titres du Grand Chelem, son supérieur en terme de diversité.
N'ayant pas obtenu de billet pour la finale (il y en avait au marché noir mais franchement, il faut être embarrassé par trop d'argent ou inconscient pour payer une fortune à un mec bizarre qui agite une pancarte "
I need tickets" pour vous faire comprendre qu'en réalité, il en vend...), j'ai opté pour le billet "
courts annexes". Il donne accès à l'enceinte de Roland, les finales des tournois junior masculin et féminin et du tournoi des Légendes et surtout au court n°1 et son écran géant, placé à quelques mètres du Chatrier. J'y reviendrai.
Donc, ce dimanche-là, j'ai réussi à convaincre Zato de ne pas m'abandonner à mon sort de spectatrice esseulée et de m'accompagner. Métro, navette gratuite, 400 mètres de marche pour me rendre à l'accès "billets électroniques" (qu'est-ce que ça m'a saoulée cette histoire de billets électroniques ! Deux heures de queue les premiers jours et un guichet placé à Perpète-les-Oies...Seul point négatif du complexe à mon sens) et on arrive enfin à entrer. Pas la peine d'essayer d'assister à la finale du tournoi des Légendes (+ de 45 ans). Big Mac jouait sur le court n°2 avec Anders Jarryd contre la paire Leconte/Bahrami et la file d'attente pour ne serait-ce qu'apercevoir un bout de raquette est tout bonnement monstrueuse ! Alors, direction le court Suzanne Lenglen et les finales du tournoi Junior.
Ca tombe bien, même si l'ambiance n'est pas comparable à celle qu'on trouve lors d'un match des cadors de l'ATP, il y a un Français en finale : Gianni Mina. C'est Gaël Monfils en plus jeune : même tête, même voix, même fringues, même style de jeu. On n'est pas dépaysé. En face, il y a un Suédois, Daniel Berta. La balle ne va franchement pas vite et le stress aidant, il y a des fautes directes à la pelle. Les engagements des deux protagonistes sont très fébriles et les prises de risques hallucinantes. Mais on ne s'ennuie pas parce que même un tournoi junior est bon à prendre, qu'il fait beau, qu'il y a une bonne ambiance et surtout qu'avec Zato, on a la blague facile. Bon, ok, j'avoue, on est de vraies langues de vipères et on aime bien se moquer du mec qui a une casquette et qui dodeline de la tête sur les chants des supporters, chants qui nous prennent la tête tellement ils sont pourris et beuglés par des gamins en pleine mue. Bref, Gianni perd mais nous on se marre bien.

Plus que deux heures avant LA finale. On ne stresse pas encore et la finale du simple filles va nous occuper jusque là. Encore une Française, Kristina Mladenovic ("
Kiki" pour ses proches qui ont hurlé du premier au dernier point) est opposée à Daria Gavrilova, une Russe, qui se gamellera suite à une volée plutôt étrange et finira le match la cuisse bandée et proche de l'hystérie. La balle va presque plus vite que chez les garçons, il y a plus de double fautes mais Mladenovic rentre littéralement dans le lard de la Russe et ma foi, on ne s'ennuie pas. Une victoire française pour finir. Les plateaux sont posés sur une petite table depuis des lustres et la seule chose à laquelle je pense c'est "Mais elles vont se cramer !". Oui, oui, à ce moment-là, je commence à me dire que si Roger perd, je meure alors je deviens débile.
Il doit être 14h30 alors on évolue dans l'espace et on essaie de comprendre "comment que ça marche" pour le court n°1. Y a du ruban rouge et blanc de partout comme si on n'avait pas le droit d'entrer. On s'en fout, on enjambe et là, on se rend compte qu'il y a du foutage de gueule quand même parce que une bonne centaine de personnes est déjà installée face à l'écran.
Il y a du vent, beaucoup de vent.
Très vite, le match commence et on se rend compte que Federer n'a pas l'intention de rater le coche. Il marche sur Soderling alors le trouillomètre ne risque pas d'exploser mais on se les pèle franchement alors je me transforme en bibendum grâce à quatre couches de vêtements. Zato se les pèle aussi parce qu'il s'est dit en quittant chez lui qu'un pantalon et un pauvre pull à capuche suffiraient alors il squatte mon écharpe. On ressemble à des terroristes grelotants et ça va de pire en pire parce qu'il se met à flotter et que Zato est en stress permanent. Je crois que c'est lors du deuxième set qu'il commence à perdre la tête quand il me dit que c'est mieux de suivre le match debouts, appuyés à la rembarde. Ok. Il y a encore plus de vent là-haut, la pluie ne cesse pas, je me demande ce qu'ils attendent pour arrêter le match et finalement, la délivrance. Roger gagne enfin Roland Garros et s'écroule au sol. On se met à sauter dans tous les sens comme des crétins et la Suissesse qui nous regardait depuis deux heures, accrochée à son drapeau suisse, se met à chialer. J'ai cru qu'elle allait mourir !

On n'a pas compris grand chose à ce que Roger racontait lors de la remise des trophées. Au début, on se dit que c'est l'émotion qui est trop forte et que c'est pas grave, mais quand tout d'un coup il retrouve un accent suisse-allemand qu'il avait su gommer depuis longtemps, on est heureux alors on se bidonne. Et là, la Suissesse, elle pleure plus, elle rigole plus, elle nous fusille du regard et elle me fait franchement baliser !
Donc voilà, je crois que je peux dire que ce dimanche 7 juin fait désormais partie des plus beaux souvenirs de ma vie. Les ramasseurs de balles nous ont bien saoulés à gueuler des chants de ramasseurs lors des moments les plus critiques de la finale, j'ai eu vraiment très froid et Zato n'avait franchement rien de sexy avec ses problèmes d'écoulement nasal* mais je donnerais n'importe quoi pour revivre ce jour encore et encore...
*j'avais promis d'en parler, désolée à tous pour l'image :)