dimanche 8 mai 2011

E-NOR-ME !

Tout simplement énorme ! C'est le seul mot qui me vient à la bouche, moins d'une demie heure après la victoire de Novak Djokovic sur Rafael Nadal en finale du Masters 1000 de Madrid.
Aujourd'hui, le serbe a débuté la partie pied au plancher (double break à coup de balles ultra longues, d'angles improbables et de retours de service assassins) avant de se faire remonter à 5-3. Ce petit retard accompagné d'une légère baisse de concentration ne l'a pas empêché de conclure le set 7-5.

Dans le deuxième set, Nadal tente de raccourcir les échanges : jouer son jeu, embarquer son adversaire dans des échanges sans fin, mettre du poids dans sa balle, rien n'y fait. Face à ce Djokovic là, rien ne fonctionne. L'espagnol opte pour les coups gagnants qui, on le sait, ne fleurissent pas sur commande. 27 fautes directes, ses statistiques de fin de match, statistiques anormales chez le métronome et le très sécuritaire numéro un mondial. Les jeux sont très accrochés mais celui qui fait le plus mal, c'est bel et bien Novak. A 5-4, service Nadal pour rester dans le match, le serbe nous gratifiera de coups de fusil témoignant de son engagement physique et mental. Il voulait ce titre et c'est en agressant constamment l'espagnol qu'il l'a décroché.

Ce soir, Rafael Nadal a été battu pour la troisième fois d'affilée par Novak Djokovic en finale de Masters 1000. Les fois précédentes nous avaient livré des matches en trois sets ; cette fois, deux sets auront suffi.
J'ai lu ça et là que Nadal ne donnait pas l'impression d'être au top tennistiquement parlant et c'est quelques fois, notamment hier, l'impression que j'ai eue. Mais à bien y réfléchir, je me suis dit que plusieurs choses pouvaient expliquer cette impression : soit Nadal n'est plus le monstre qu'il a été en 2008 sur terre battue et il ne le redeviendra jamais et devient donc "prenable", soit les conditions de jeu de Madrid (altitude, terre moins lourde, rebond plus haut) ne lui conviennent pas particulièrement (or, depuis que le tournoi de Madrid se joue sur terre battue, Nadal a toujours atteint la finale et a été titré l'année dernière et il gagne aussi sur des courts en dur alors...), soit ce sont les jeux proposés par Djokovic aujourd'hui, Federer en 2009 et par moments hier et par Del Potro sur dur, sont des jeux qui l'inhibent et l'empêchent de s'exprimer pleinement.
En tous cas, je penche plus pour cette dernière explication, teintée d'un peu de la première. C'est la façon dont ses opposants le dominent qui le montre sous un jour plus ordinaire.

Rafael Nadal voit donc sa série de 37 victoires sur terre battue stoppée (dernière défaite qui remontait à Roland Garros 2009 contre Robin Soderling). Novak Djokovic quant à lui voit sa fabuleuse série de victoires continuer. 32. Rafael Nadal s'ajoute à la longue liste des victimes du serbe. Récapitulatif du parcours indécent de Novak depuis le début de la saison (les tops 10 sont en italique / le forfait de Janko Tipsarevic à Belgrade n'est pas comptabilisée dans la série) :

Open d'Australie (Grand Chelem) :
Marcel Granollers, Ivan Dodig, Viktor Troicki, Nicolas Almagro, Tomas Berdych, Roger Federer, Andy Murray

Dubaï (ATP 500) :
Michaël Llodra, Feliciano Lopez, Florian Mayer, Tomas Berdych, Roger Federer

Indian Wells (Masters 1000):
Andrey Golubev, Ernests Gulbis, Viktor Troicki, Richard Gasquet, Roger Federer, Rafael Nadal

Miami (Masters 1000):
Denis Istomin, James Blake, Viktor Troicki, Kevin Anderson, Mardy Fish, Rafael Nadal

Belgrade (ATP 250):
Adrian Ungur, Blaz Kavcic, Janko Tipsarevic, Feliciano Lopez

Madrid (Masters 1000) :
Kevin Anderson, Guillermo Garcia-Lopez, David Ferrer, Thomaz Bellucci, Rafael Nadal

Six tournois, six trophées, trois victoires sur Roger Federer et Rafael Nadal, deux victoires sur Tomas Berdych et Feliciano Lopez, plus David Ferrer et Andy Murray dominés : la confiance de Djokovic est à son top. Reste à voir s'il baisse de niveau. Rafael Nadal doit faire attention au serbe qui lui colle aux fesses au classement même si ce dernier devrait avoir une petite baisse de régime en arrivant sur herbe.

Concernant la finale féminine, j'avais tout faux ! Petra Kvitova (vainqueur à Brisbane et Paris en 2011) a littéralement balayé Victoria Azarenka (titrée à Marbella et Miami) à grands coups de coups gagnants de gauchère. 7-6 6-4. Il faut tout de même se rappeler que Petra avait battu Kim Clijsters 6-4 6-3 en finale de l'Open GDF-Suez de Paris en février dernier. Dès demain, elle fera son entrée dans le top 10.Victoria quant à elle, sera numéro 4. En tous cas, à défaut d'une finale prestigieuse, on aura eu un aperçu du tennis à venir : toutes les deux 21 ans, toutes les deux réagissant positivement à la pression, toutes les deux accrocheuses et ambitieuses, de quoi faire un petit lifting au circuit WTA qui s'essoufle depuis trop longtemps. Plutôt que pleurer sur les absences des Kim, Venus, Serena et autres intermittentes du spectacle, je propose qu'on jette un oeil à la relève qui en veut, et ça se voit !

Crédit photos :

3 commentaires:

radio.sousou a dit…

Ça y est ! Tu es de retour ?! Contente de te relire ! :)

Joëlle a dit…

Aaaah, TennisWhatElse se réveille, comme la belle au bois dormant sous les baisers de son prince... lol, c'est à peu près ça pas vrai.
Et radio-sousou fidèle au poste, sympa tout ça.
Et merci aussi pour la mention d'Ace Again (j'adore aussi Ma Life à moi et Arkablog, que je lis régulièrement).

Dans l'attente de tes magnifiques articles, gros bisous à tout le monde !

Mme Zatopek a dit…

Coucou vous deux !
Hey Sousou ! Ca fait un bail !
Bon, je m'y suis remise mais c'est pas encore ça. J'étais sur une bonne lancée et puis j'ai dû bosser pendant deux semaines (j'ai dû garder le bébé infernal d'une amie chez elle, réveillée à 5h du mat', couchée à 22h, pas la foi d'écrire quoi que ce soit...).

Je vais essayer de faire honneur à Roland quand même !