dimanche 29 mai 2011

Roland Garros : l'article WTA

Y a pas que les mecs à Roland. Y a aussi des meufs et même si le niveau global est moins folichon, il faut arrêter de crier à la catastrophe et regarder les faits d'un peu plus près.

Tandis que 10 des 16 têtes de série masculines sont encore en course, 12 des 16 têtes de série féminines ont tenu leur rang.

Eh oui ! A force de nous rabattre les oreilles à coup de Wozniacki, Stosur et Clijsters, on a lavé le cerveau (déjà anti-WTA, il faut le dire) de bon nombre d'observateurs. "Observateurs" qui n'en ont que le nom, d'ailleurs, parce que généralement, ils ne regardent même pas plus de deux jeux du circuit féminin. Non, ils se dépêchent de zapper pour courir gerber sur ces demoiselles à longueur de forums. C'est plus marrant. Comme si TOUS les premiers tours masculins nous procuraient orgasme sur orgasme. Je suis désolée, on peut dire que la WTA est globalement moins dense que l'ATP, que sa hiérarchie est plus facilement ébranlable, on peut aussi ne pas aimer le tennis féminin mais qu'on ne vienne pas me dire que le Guillaume Rufin-Gaël Monfils du début de semaine était de haute voltige alors que le Marion Bartoli-Olga Govortsova qui se jouait en même temps présentait 100 fois plus d'engagement, moitié moins de fautes et une cadence infernale tandis que Monfils traînait la patte.

Oui, on s'emmerde parfois pendant les matches masculins. Non, on ne s'emmerde pas systématiquement lors des matches féminins.

Qu-en est-il du duo de tête du classement WTA et de la dernière finaliste de Roland Garros, alors ?

Franchement, Kim Clijsters sur terre battue, c'est laborieux. Elle a beau gagner des Grands Chelems, si elle se pointe (bien malgré elle, on est d'accord) Porte d'Auteuil sans aucune préparation, ses chances d'aller loin sont infimes. Bien sûr, même sans préparation, perdre contre Arantxa Rus de cette manière laisse perplexe. Je crois que la constance de la belge laisse à désirer. Ses titres en Grand Chelem sont l'arbre qui cache la forêt : comment se fait-il qu'elle ne soit toujours pas capable de ravir la 1ère place mondiale à Wozniacki alors qu'elle est presque la seule à gagner des titres prestigieux ? Son inconstance, je vous le dis !..
On oublie un peu trop que la première carrière de Kim a aussi été un long chemin de croix face aux meilleures de l'époque : les Williams, Mauresmo, Henin...Elle n'a jamais, ou si peu, été une emblématique meneuse et elle semble ne pas en prendre le chemin pour le moment.
Donc, Clijsters éliminée de Roland Garros, un tremblement de terre ? Certainement pas.

Caroline Wozniacki. Son problème n°1 ? Son allergie à la terre battue. Elle a beau avoir fait des progrès, l'ocre, c'est pas son truc. Oui, elle gagne des titres sur terre battue mais contre des filles qui sont dépassées par sa cadence et sa défense, quelle que soit la surface.
Son problème n°2 ? Son calendrier. Le tournoi de Bruxelles, qu'elle a gagné samedi dernier après avoir passé 5 heures en deux jours sur les courts la veille du début de Roland Garros (!!), avait été dédié à Justine Henin et Kim Clijsters. La première citée avait clairement déclaré que jouer un tournoi si près d'un Grand Chelem était inconscient. Wozniacki a eu cette inconscience, c'est ce qui l'a probablement tuée.
Donc, Caroline Wozniacki éjectée de Roland Garros, un scandale ? Sûrement pas.

Samantha Stosur. Pas de résultat probant depuis des mois, un mental extrêmement friable, une finale atteinte l'année dernière à la surprise générale, finale totalement foirée, d'ailleurs. Franchement, dois-je développer en quoi Stosur n'était pas "une favorite" ?

Alors qu'on cesse de pointer du doigt trois filles qui, pour des raisons différentes, n'allaient de toute façon pas soulever le trophée. Penchons-nous plutôt sur celles qui faisaient ou font désormais figure de prétendantes.

Les solides

Svetlana Kuznetsova : Vainqueur du tournoi 2009, elle ne fait pas de bruit, mais elle déroule. Plus fine, mieux dans sa tête, Svetlana tient son rang et c'est tant mieux. Elle n'a pas perdu un seul set et n'a laissé que 11 jeux en cours de route.

Vera Zvonareva : 3ème au classement, on n'entend pas trop parler d'elle. Moins facile que sa compatriote Kuznetsova, elle avance tout de même.

Francesca Schiavone : Tenante du titre, sa préparation nous avait laissés sur notre faim. Mauvaise à Rome, il semble que ce soit à Paris qu'elle soit réellement elle-même. En tous cas, elle ne montre pas de signe de faiblesse et a l'air déterminée.

Jelena Jankovic : Revenue dans le top 10 depuis quelques temps, on parle moins d'elle mais sa défense reste l'une des meilleures du circuit.

Na Li : Solide, c'est le mot. Elle est constante et domine sans soucis les adversaires moins bien classées. Reste à voir ce qu'elle fera face à une vraie opposition.

Petra Kvitova : Récente vainqueur du tournoi de Madrid et nouvelle pensionnaire du top 10, ses grands coups droits, son bras gauche ultra rapide et sa prise de balle très précoce ne laissent aucune chance à ses opposantes. Une très sérieuse prétendante au titre.

Victoria Azarenka : Pour l'instant, le mental friable et la santé fragile semblent lui laisser un peu d'air. Solide, sans plus, la bélarus, 4ème au classement tient son rang.

Maria Sharapova : Malmenée par la jeune Caroline Garcia au 2ème tour, Sharapova a fait preuve d'une détermination sans faille. Toujours aussi bruyante (c'est insupportable...), elle s'est très facilement défaite de Yung-Jan Chan hier. Pour la première fois de sa carrière, elle a une réelle chance d'atteindre la finale sans trop d'encombre : sa partie de tableau est moins dense que l'autre.

Les "surprises"

Daniela Hantuchova : C'est avec son cerveau et son toucher qu'elle a battu Caroline Wozniacki. Bien en place, à l'aise sur l'ocre, Daniela passe les tours tranquillement.

Gisela Dulko : Adepte de l'ocre, elle a eu la ténacité nécessaire face à Sam Stosur. Pas vraiment éblouissante, on attend de voir ce dont elle est capable face à une adversaire plus constante.

Pêle-mêle

Andrea Petkovic, Agnieszka Radwanska, Maria Kirilenko, Edina Makarova, Anastasia Pavlyuchenkova, Marion Bartoli : autant de noms qui figurent régulièrement aux tableaux des fins de tournoi. Elles sont là et ce n'est pas réellement étonnant.
Chapeau bas tout de même à Marion qui semble beaucoup plus épanouie qu'auparavant et parvient enfin à trouver du plaisir à Roland Garros. Par ailleurs, si vous en avez l'occasion, tendez l'oreille lorsqu'elle fait des analyses techniques, c'est très intéressant et très intelligent.

Les pronos des 1/8èmes

Daniela Hantuchova - Svetlana Kuznetsova : Kuznetsova en 3 sets

Marion Bartoli - Gisela Dulko : Bartoli en 3 sets

Vera Zvonareva - Anastasia Pavlyuchenkova : Zvonareva en 3 sets

Jelena Jankovic - Francesca Schiavone : Schiavone en 3 sets

Na Li - Petra Kvitova : Kvitova en 3 sets

Ekaterina Makarova - Victoria Azarenka : Azarenka en 2 sets

Maria Sharapova - Agnieszka Radwanska : Sharapova en 2 sets

Andrea Petkovic - Maria Kirilenko : Petkovic en 3 sets

En résumé, pas mal de suspense et de filles qui ne présentent pas forcément des jeux stéréotypés comme Petkovic, Schiavone, Kuznetsova et Hantuchova, et d'autres, plus conformes à la norme actuelle mais qui envoient du lourd !
Le premier qui me sort que Soderling, Monfils et Djokovic font de la poésie et que la clique de limeurs représentée par Ferrer, Chela, Montanes, Falla, Simon et Nadal (lorsqu'il retombe dans ses travers de défenseur) font dans l'originalité, je lui en colle une ! ;)

Bons matches !

Aucun commentaire: